La notion de leadership a été pendant longtemps, et encore aujourd’hui dans une multitude d’entreprises, synonyme exclusif de commande et contrôle.
Dans ce cadre, le leader exerce les fonctions de commandement hiérarchique, généralement de manière unilatérale, en donnant des ordres à des exécutants, qui sont ensuite encadrés et contrôlés dans la réalisation de leurs tâches.
La seule relation d’influence entre leader et suiveurs, dans le contexte de commande et contrôle, est basée sur l’autorité du leader d’une part et l’obéissance des suiveurs d’autre part.
Aujourd’hui, les recherches abondantes sur le sujet mettent en évidence une variété de capacités éventuelles du leader à influencer le comportement des autres et les différentes sources possibles d’influence :
- Le pouvoir de légitimité qui vient avec la position hiérarchique dans la structure managériale et qui est donné par une autorité supérieure, généralement accompagné par les conditions et les attributs d’autorité ;
- Le pouvoir de coercition qui est la capacité de punir les autres quand ils ne s’engagent pas dans les comportements souhaités, tel la critique, la suspension, la lettre d’avertissement, la mauvaise notation, la pression psychologique (harcèlement professionnel et familial), le congédiement ;
- Le pouvoir de récompense qui constitue la capacité de contrôler et de procurer des récompenses valorisantes aux yeux des autres, matérielles ou pas, tel une promotion, une augmentation, un bonus, un projet intéressant, une recommandation, un meilleur bureau, un véhicule ou un logement de fonction, des missions à l’étranger ou un programme de formation, des félicitations, des congés ;
- Le pouvoir d’expert basé sur le fait de posséder une expertise qui est valorisée par les autres, que ce soit un savoir-faire technique, des connaissances ou une expérience ;
- Le pouvoir d’information qui provient de l’accès à des informations importantes pour l’organisation et son avenir, et le contrôle sur sa dissémination ou pas ;
- Le pouvoir de référence qui vient du fait d’être apprécié personnellement, d’avoir un esprit d’équipe, de créer une bonne atmosphère, et qui pousse les gens à vouloir suivre votre direction et à vous être loyal.
Ainsi, il existe clairement dans la plupart des entreprises, particulièrement celles avancées, d’autres manières d’influencer les autres que la version « commande et contrôle », celles basées sur des valeurs personnelles intrinsèques (les types de pouvoir classés ci-dessus 4, 5, 6).
De plus, les valeurs personnelles et un pouvoir de légitimité réunis sont plus à même de contribuer à obtenir un engagement fort et volontaire des suiveurs qu’un pouvoir de légitimité couplé à un pouvoir de coercition uniquement.
Nous verrons plus loin qu’en combinant ces différents types de pouvoir (en jouant donc sur plusieurs cordes) et en les modulant selon les conditions, il est possible d’augmenter les facteurs persuasifs auprès des suiveurs.
Il est néanmoins courant, jusqu’à aujourd’hui à notre avis, d’observer dans les entreprises sous-développées que le leader (souvent utilisé de manière interchangeable avec le chef ou le patron), ne tire la plus grande partie de sa légitimité qu’à travers son autorité coercitive, elle-même octroyée par une plus haute autorité (qui peut être d’origine financière, familiale ou spirituelle).
Elle est souvent basée sur la croyance que c’est la seule légitimité que les gens reconnaissent réellement en tant que telle et sont prêts à suivre.
Les qualités personnelles feront qu’il y aura éventuellement plus d’enthousiasme et d’adhésion de la part des suiveurs.
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